Définitivement contaminé par la radicalité mélenchonienne et au mauvais prétexte qu'il pourrait influer plus fortement sur la mise en 'uvre des propositions de François Hollande en étant en dehors, le Parti communiste a donc refusé d'entrer dans le gouvernement. Cette ligne désespérée qui a jeté le PC dans les bras de Mélenchon va lui faire boire le calice de l'échec jusqu'à la lie. Faute d'une analyse lucide de la situation, les communistes ne voient pas que l'effet bobo-mélenchon s'est éteint et que cette décision les déconnecte encore un peu plus de la réalité du terrain. Le PC s'illusionne en pensant qu'il peut encore être la courroie de transmission des syndicats et en imaginant que la CGT acceptera d'être le relais du Parti de gauche dans un éventuel troisième tour social.
Mal remis de ce qu'il a vécu comme le cocufiage mitterrandien, le PC continue de penser que sa régression est le résultat de la malhonnêteté des socialistes. À force de se convaincre qu'ils sont les victimes de l'Union de la gauche de 1981, les dirigeants de la place du Colonel-Fabien ont shunté la chute du mur de Berlin et les déviations du marxisme-léninisme versus soviétique.
Ce sont les choix de Marchais et son entêtement à rester dans la ligne stalinienne qui ont amené les communistes français à s'effondrer comme un sous-produit du marxisme. La tentation récente du gauchisme pour récupérer les trotskistes ne changera rien à la perte d'influence. Pour avoir oublié d'analyser l'échec du communisme et ne pas voir que l'enjeu n'est plus dans le choc de la révolution contre la social-démocratie, le PC a perdu son identité. Il a cru la retrouver en se jetant dans les bras de celui qu'il a pris pour l'homme providentiel. La désillusion est rude avec l'échec des résultats et de la politique-spectacle.
Espérer compter les points dans un troisième tour social n'est guère constructif et n'est pas conforme non plus au choix des électeurs qui n'ont pas voulu mettre François Hollande sous la pression de Jean-Luc Mélenchon en lui donnant une majorité indépendante des extrêmes. Le PC devra en tenir compte dans une future construction politique qui ne soit ni un isolement, ni la maraude des miettes gauchistes. DANIEL RUIZ
Longtemps place-forte de la « ceinture rouge », la Seine-Saint-Denis se pare de toujours plus de rose. A Saint-Denis, le jeune conseiller général (PS) Mathieu Hanotin, 33 ans, barre la route du Palais Bourbon au sortant Patrick Braouezec président (Apparenté PCF) de la communauté d’agglomération de Plaine commune. Le scénario se répète à Montreuil-sous-Bois. Razzy Hammadi (PS), 33 ans lui aussi, fait le plein de voix (100 %), après le retrait du député en place, Jean-Pierre Brard (Apparenté PCF), arrivé derrière le socialiste au premier tour.
Ces élections législatives sont une très belle victoire pour les socialistes, ses alliés et pour l’ensemble de la gauche. Elles donnent une ample et cohérente majorité au Président François Hollande et au gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Les Françaises et les Français ont durement sanctionné l’UMP et, en particulier, les députés de droite qui ont dérivé vers le Front national. Il n’y a qu’une seule ombre : la défaite de Ségolène Royal qui est un sujet de tristesse. J’ai apporté mon soutien à Ségolène en privé et en public à plusieurs reprises ces dernières semaines. Elle ne méritait pas cela. Elle avait toute la légitimité pour être élue députée, puis présidente de l’Assemblée nationale : elle était la candidate investie par le Parti socialiste, et elle a été notre candidate à l’élection présidentielle de 2007.
Cette ample victoire ne nous donne que des devoirs. Les Françaises et les Français ont massivement voté pour le changement. Nous avons le devoir de réussir et d’appliquer le programme du Président François Hollande pour redresser le pays, pour remettre de la justice sociale, pour rétablir une République exemplaire, pour réorienter l’Europe vers la croissance et l’emploi, et pour restaurer l’influence de la France à l’étranger.
Je suis disponible pour exercer des responsabilités à l’Assemblée nationale. Il revient au groupe socialiste de choisir son candidat ou sa candidate à la présidence de l’Assemblée nationale, aux vice-présidences, à la présidence des Commissions. Pour ces différentes responsabilités, il faut un dispositif global dans lequel je souhaite m’inscrire. Ce ne peut être une démarche individuelle, encore moins d’une bataille entre socialistes. La responsabilité du président du groupe; que j’espère être Bruno Le Roux, en accord avec la Première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry et le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, est de proposer le dispositif le plus optimal à l’Assemblée nationale, pour assurer la réussite du changement.
Dimanche 17 juin 2012 partir de 8h, à Aubervilliers/Pantin comme dans tous les bureaux de vote de France, glissons dans les urnes le plus grand nombre possible de bulletins en faveur des candidats soutenus par le Parti Socialiste et les forces de gauche, pour conforter le nouveau Président de la République et confirmer le changement!
La fédération socialiste de Seine-Saint-Denis dénonce l’attitude irresponsable de Patrick Braouezec, qui bien que largement distancé à l’occasion du 1er tour des élections législatives par Mathieu Hanotin, choisit de maintenir sa candidature en vue du second tour.
Alors que l’ensemble des forces de gauche du département, PS, EELV, PC/Front de Gauche, honorent le désistement républicain et appellent au rassemblement pour battre la droite et le Front National, cette regrettable décision constituerait, si elle était confirmée, une faute personnelle et politique lourde.
Nous regrettons que Patrick Braouezec fasse primer aujourd’hui sa carrière et ses intérêts personnels sur l’intérêt des habitants de nos quartiers et de nos villes, et qu’il refuse d’entendre le choix clair que les électeurs ont exprimé dimanche dans les urnes. Le peuple a en effet parlé à l'occasion de ce 1er tour et a dit très clairement qu'il souhaitait pour Saint Denis, Pierrefitte et Villetaneuse un député de terrain.
Nous appelons donc tous les électeurs attachés comme nous au rassemblement de la gauche, à sanctionner cette attitude individualiste, et à voter massivement dimanche prochain pour le seul candidat du changement et de la majorité présidentielle, Mathieu Hanotin.
Philippe Guglielmi
Premier secrétaire fédéral
Inscrits | 26248 | Pourcentage |
Votants | 10876 | 41,44 % |
Abstentions | 15372 | 58,56 % |
Blancs et nuls | 186 | 1,71 % |
Exprimés | 10690 | 98,29 % |
Nombre de voix | Pourcentage | |
Claire VIGEANT (le Centre pour la France) | 280 | 2,62 % |
Linda SEHILI (NPA) | 89 | 0,83 % |
Jérôme SINPASEUTH (Solidarité et Progrès) | 59 | 0,55 % |
Elisabeth GUIGOU (PS) | 4583 | 42,87 % |
Kamélia KINCAID (POI) | 50 | 0,47 % |
Patrick LOZES (Allez la France !) | 81 | 0,76 % |
Patrick LE HYARIC (FG) | 2178 | 20,37 % |
Ilona ZSOTER (UMP) | 1306 | 12,22 % |
Christine RATZEL-TOGO (EELV) | 331 | 3,10 % |
Nathalie ARTHAUD (LO) | 307 | 2,87 % |
Cyril BOZONNET (FN) | 1262 | 11,81 % |
Palmérido VALENTE (Centre gauche démocrate) | 104 | 0,97 % |
Christian VAN HOUCKE (Alliance écologiste indépendante) | 60 | 0,56 % |