Le gouvernement vient d’annoncer à grands fracas, comme à son habitude, la création de 100 000 places de crèches d’ici à 2012.
Non seulement, cette décision se situe très largement, en retrait
des engagements formulés par le candidat de l’UMP aux élections
présidentielles, mais elle a fait l’objet depuis d’une étrange
« sous-enchère ». En effet, de 400 000 offres de gardes supplémentaires
promises sur 5 ans en 2007, nous sommes tombés à 200 000 en janvier
dernier, puis à 100 000 aujourd’hui.
Faut-il pourtant rappeler qu’aujourd’hui les besoins d’accueil des
tout-petits s’évaluent au minimum à 350 000 voire 400 000 places, comme
l’indiquent nombre d’organisations familiales, mais aussi la CNAF. Par
ailleurs, les annonces faites aujourd’hui sont les produits du
redéploiement et du changement de normes (4 enfants par assistante
maternelle au lieu de 3 précédemment) et non de créations effectives de
places.
Le gouvernement est donc très loin du compte. Alors que la garde des jeunes enfants constitue une préoccupation majeure de nos concitoyens - en particulier lorsqu’ils doivent arbitrer entre poursuite d’une activité professionnelle et prise en charge de leurs enfants - ce recul apparaît comme un véritable frein au développement économique et social du pays.
Le renoncement « inassumé » du gouvernement aux principes du droit opposable, à la garde d’enfants, témoigne du caractère à la fois illusoire et démagogique d’une telle annonce, qui plus est dans une situation de grande pénurie d’offre de garde. Cette méthode confirme également, s’il en était besoin, la fiabilité des engagements du Chef de l’Etat.
Pour les socialistes, le développement des modes de garde collectifs, diversifiés, organisés autour d’un véritable service public de la petite enfance, est le meilleur moyen de satisfaire les attentes des parents et les besoins des enfants. Assurer la disponibilité et la tranquillité des premiers pour l’insertion professionnelle, tout en garantissant dès le plus jeune âge, l’accès des seconds à l’éducation : tels sont les moyens d’une lutte efficace contre les inégalités sociales et culturelles.
Le Groupe des élu(e)s socialistes et républicains
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