Le maire (PS), Jacques Salvator, défend les initiatives locales en faveur de l’insertion des familles roms et réclame une vraie politique publique sur la question.
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Les discours d’un côté, la réalité du terrain de l’autre. Hier, Nicolas Sarkozy
présidait une réunion très décriée sur les « problèmes que pose le
comportement de certains Roms et membres de la communauté de gens du
voyage au regard de l’ordre public et de la sécurité » tandis que
Jacques Salvator, le maire (PS) d’Aubervilliers, a organisé en urgence une visite du village d’insertion rom implanté depuis plus de trois ans sur sa commune.
Bilan positif pour le village d’insertion. Depuis 2006, le village d’insertion rom d’Aubervilliers a accueilli près d’une centaine de personnes. Dans près de trois quarts des familles, au moins un des membres a trouvé un emploi et le processus de relogement est en cours. « A ce jour, treize familles sont encore sur le site, précise Marie-Louise Mouket, chef de projet à l’association ALJ 93, qui gère le village. Dix d’entre elles ont des ressources stables et cinq ou six familles sont désormais en mesure d’accéder à un logement. » Pourtant, malgré ces résultats jugés « très positifs », le village est menacé faute de financement. « Nous versons toujours 73000 € par an à l’ALJ 93. Mais les sept autres communes de l’agglomération Plaine Commune ont stoppé leurs subventions et l’Etat refuse de prendre le relais. Pourtant, ces villages sont une des solutions à la question rom », déplore Jacques Salvator.
Des chantiers pour les Roms. Il y a un an, l’association Coup de main a lancé des chantiers d’insertion en direction des Roms. Trente-sept personnes travaillent aujourd’hui sur ces chantiers. Certaines d’entre elles transforment actuellement d’anciens préfabriqués en habitations. D’ici à la fin de l’été, douze familles roms devraient s’installer dans ces appartements situés boulevard Anatole-France à Saint-Denis. « Les Roms sont des citoyens européens. Pourtant, jusqu’en 2013, ils n’ont pas le droit de travailler en France, sauf autorisation de la préfecture, explique Juan Rodriguez, le président de l’association. Ces chantiers d’insertion leur permettent de travailler légalement et d’obtenir des papiers. »
Une coopération avec la Roumanie. Christophe Auger, le président d’ALJ 93, chargé des cinq villages d’insertion du 93 (il en existe aussi à Saint-Ouen, à Saint-Denis, à Bagnolet et à Montreuil), est actuellement à Iasi, en Roumanie, ville d’où sont originaires de nombreux Roms de Seine-Saint-Denis. Objectif : mettre en place une coopération pour améliorer l’accueil des Roms en France et mieux préparer le retour de ceux qui le souhaitent.
Une aire pour les gens du voyage. Afin de montrer les différences entre les Roms et les gens du voyage, Jacques Salvator a fait visiter hier la future aire des gens du voyage. « Ces deux communautés n’ont rien en commun. Les gens du voyage qui utilisent ces aires sont à 95% français. Ils vivent en caravane et ont une voiture pour la tirer. Leur mode de vie n’a rien à voir avec celui des Roms. »
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