Les élus socialistes et républicains d’Aubervilliers condamnent les nouvelles attaques du Président de la République contre les collectivités locales.
Le Président de la République, Nicolas Sarkozy s’est une fois de plus attaqué au rôle joué par les collectivités locales en France lors de sa rencontre devant les maires du Cher pour mieux justifier le gel des dotations de l’Etat aux collectivités locales. Il les a notamment attaqué sur la question du déficit et de la bonne gestion. Cette nouvelle attaque est irresponsable, injuste et inefficace.
Irresponsable parce qu’aucune collectivité locale ne peut faire de « déficit » contrairement à l’Etat. Or la dérive des finances publiques et de l’endettement n’a jamais été aussi faramineuse que depuis que l’UMP dirige l’Etat depuis 2002 et les premières années du mandat de Nicolas Sarkozy étant les pires. C’est le choix de l’UMP et seulement de l’UMP de faire exploser les déficits en agissant exclusivement sur les recettes. Le bouclier fiscal, les cadeaux fiscaux pour les plus aisés (Loi Robien, Scellier…), les baisses de charges tous azimuts ont privé l’Etat de ses moyens d’assurer la qualité du service public mais aussi de sa capacité à investir. Or la suppression de centaines de milliers de postes pour assurer le service public de l’Education, de la justice ou de la sécurité sont autant d’équivalents de cadeaux fiscaux aux catégories les plus aisées dont le niveau de vie n’a jamais autant grimpé que depuis 2002. Mais l’explosion des déficits et de la dette voulue par l’UMP n’est pas seulement une atteinte aux services publics d’aujourd’hui, c’est avant tout un cadeau empoisonné pour les générations futures qui devront payer l’addition de cette politique irresponsable.
Injuste parce que les collectivités locales ont absorbé les unes après les autres les transferts de charges et de compétences de l’Etat non compensés depuis les lois de décentralisation conduite par le gouvernement Raffarin. Or ces transferts sont autant de dépenses obligatoires et de postes qui ne peuvent être supprimés ou alors le gouvernement doit assumer la suppression du RMI, du RSA ou de l’APA.
Inefficace enfin parce que les collectivités locales ont assuré 75% des dépenses d’investissement pour l’avenir. Or ces dépenses d’aujourd’hui, ce sont les innovations, les équipements et les emplois de demain. Au lieu de lancer un « grand emprunt » reposant sur les générations futures, le gouvernement aurait mieux fait de s’appuyer sur le dynamisme des communes, des départements et des régions pour lancer un vaste plan d’investissement sous forme de contractualisation. Cette contractualisation a été efficace depuis plus de 20 ans et ce quelques soient les gouvernements en fonction. Or Nicolas Sarkozy est le premier Président de la République de la 5ème République a avoir placé son mandat sous l’angle de l’attaque permanente à l’égard des collectivités locales, de la décentralisation et de la contractualisation. Il n’est d’ailleurs qu’à mesurer ce qui vient de se passer sur les transports en Ile-de-France. Ce n’est qu’en mettant tous les acteurs autour d’une table que les investissements d’avenir en matière de transports pourront être débloqués. La méthode Leroy de concertation est bien plus efficace que la méthode Blanc de technocratie fermée. Mais ces tergiversations sont autant de perte de temps pour la qualité des transports en Ile-de-France. Le Président de la République devrait en prendre acte et cesser ces attaques stériles contre tous les acteurs de la démocratie locale en France.
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