Ils sont les oubliés de la rénovation urbaine. E n décembre 2008, le dossier de candidature de la cité Emile-Dubois à Aubervilliers présenté à l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru), pour lequel les habitants s’étaient beaucoup investis, a été retoqué. « On y croyait vraiment, se souvient Alexandre Boukaï, le pharmacien du quartier.
Malheureusement, nous n’avons pas eu l’argent. Et depuis, ce projet nous colle à la peau et il ne se passe rien ou pas grand-chose. » Soucieux de relancer une dynamique dans le quartier, la ville, l’agglomération et l’office HLM préparent un nouveau dossier en vue d’un éventuel Anru 2. Ces derniers mois, deux chantiers ont ainsi déjà été lancés. « L’idée, c’est de commencer à démolir et construire ce qui aurait dû l’être dans le cadre de l’Anru mais avec les financements classiques du logement social : le conseil général, la région…, explique Jean-Yves Vannier, adjoint au maire (PS) à l’urbanisme. Comme ça, si l’Etat décide de lancer un Anru 2, nous serons prêts et nous aurons plus de chance d’obtenir des financements. »
Une nouvelle galerie marchande
Grâce au financement classique, 107logements sociaux, propriétés du bailleur Villogia, sortiront de terre fin 2012 rue Emile-Dubois, en lieu et place des anciens bâtiments dont la démolition s’est terminée le mois dernier. Par ailleurs, dans le cadre de la ZACDubois, une galerie marchande de700 m2 sur montée d’une cinquantaine de logements sociaux sera construite devant la barre Grosperrin, le long de la nationale 2. Elle accueillera à terme les boutiques de l’actuel centre commercial dit du Camenbert, aujourd’hui en difficulté. De son côté, l’OPHLM d’Aubervilliers réhabilite, depuis janvier, 715 appartements de la cité Dubois. Enfin, le projet prévoit de démolir en 2014-2015 deux des cages d’escalier de l’immense barre Grosperrin. « C’est une opération-tiroir, précise Jean- Yves Vannier. Les habitants des deux cages de Grosperrin seront relogés dans les nouveaux logements HLM et l’ancien centre commercial sera détruit. Le foncier du Camenbert sera ensuite vendu à un promoteur privé qui construira des appartements. C’est cet argent qui permettra de démolir la barre, à moins que nous obtenions d’ici là un Anru 2. » Il y a urgence. Faute de rénovation, le quartier s’est peu à peu abimé. « La cité Dubois a été une des premières cités d’Aubervilliers à bénéficier d’une réhabilitation, mais cela remonte à plus de vingt ans, commente, amer, Marc Ruer, de la Confédération nationale du logement (CNL). Aujourd’hui, la cité est très dégradée et les réhabilitations qui sont faites dans les logements sont vraiment à minima puisqu’il y a moins de 3 000 € prévus par appartement. Nous avons vraiment besoin d’un Anru 2. »
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