La ville d’Aubervilliers invite la population à venir débattre de l’avenir du service de distribution de l’eau le 9 décembre en Mairie. Ce débat est d’actualité alors que bientôt les membres du SEDIF, syndicat des eaux d’Ile de France, devront se prononcer le 11 décembre prochain sur le renouvellement ou non, du contrat avec Véolia qui prend fin le 31 décembre 2010.
Pourquoi suis-je favorable à une régie directe et non pas à une régie intéressée, mode de gestion actuellement en place ?
L’actuel système présente un ensemble de faiblesses mises au jour par l’étude commanditée par le SEDIF lui-même dans le cadre de sa réflexion sur le choix du prochain mode de gestion. On peut en citer quelques-unes :
- un prix du m3 de l’eau qui pourrait être moindre dans le cas d’une régie directe et qui serait moins chère que toutes les autres formes de délégation de service public selon l’étude citée (de 2 à 5 cts €/m3 de moins que le scénario « régie + marchés », de 7 à 11 cts €/m3 de moins que le scénario « affermage »,de 4 à 8 cts €/m3 de moins que le scénario « régie intéressée »). A noter qu’un centime d’euro, cela représente environ 2,5 millions d’euros par an sur le coût du service.
- l’insuffisance des contrôles techniques et financiers du service de distribution de l’eau : Véolia sous-traite ses travaux de manière exclusive à la Sade, filiale du groupe VE-CGE, et dont les comptes 2007 n'avaient en septembre pas donnés satisfaction au cabinet auditeur Ernst and Young
- une rémunération élevée du prestataire Véolia au regard des faibles risques encourus pour une telle activité et au regard des capitaux mobilisés. Les risques sont faibles pour le délégataire puisque Véolia a le monopole sur le territoire des 144 communes de la distribution de l’eau, bien qui ne peut être substitué pour tout un ensemble d’activités humaines. En outre les capitaux à mobiliser sont faibles pour Véolia ; le SEDIF est propriétaire de la totalité du patrimoine (usines de traitement des eaux, les réseaux , les puits…)
- un âge moyen du réseau de distribution de 42 ans qui cache des états disparates du réseau (plus de 100 ans pour certaines parties du territoire)
Il apparaît dans ce contexte que seule la régie directe permettrait de garantir pleinement les objectifs attendus d'économie pour l'usager, de transparence financière et de protection de la ressource en eau.
Véronique Le Bihan
Déléguée SEDIF
Conseillère communautaire
Maire adjointe d’Aubervilliers
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- Voir le projet de voeu du Groupe Socialiste de Plaine Commune : Téléchargement 0811 - Voeu SEDIF- pour une reprise en r-gie directe de la gestion de l-eau
- Suivre le débat au Conseil de Paris et le projet de délibération de municipalisation de l'eau
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