Considérant qu’un égal accès des femmes et des hommes aux mandats électifs est une condition nécessaire à l’exercice de la démocratie.
Considérant que cet égal accès n’est pas une évolution naturelle puisque malgré la loi sur la parité votée sous le gouvernement Jospin en 2000, l’Assemblée nationale compte aujourd’hui 81,5 % d’hommes pour seulement 18,5 % de femmes.Considérant que la modification d’un mode de scrutin a des effets conséquents sur la représentation des femmes en politique et que nous avons pu nous en féliciter en 2004, lorsque les assemblées régionales ont vu 47,6 % de femmes élues au lieu des 27,5 % élues en 1998.
Considérant que la réforme territoriale proposant l’élection de conseillers territoriaux au scrutin uninominal à un tour pour 80 % d’entre eux est contraire à l’article 1 de la Constitution française qui précise que « La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ».
Considérant que si cette réforme devait être appliquée, les femmes représenteraient moins de 20 % des conseillers territoriaux, selon toutes les projections réalisées.
Considérant, enfin, que les régressions sur les droits des femmes sont partout, et que le recul de la représentation des femmes pour tout ce qui touche à l’organisation de notre pays et de nos territoires ne peut qu’entériner, voire accélérer cette situation déjà préoccupante.
Nous femmes et hommes, citoyennes et citoyens, demandons à celles et ceux qui auront, de par leur vote, le pouvoir d’entériner ou non cette réforme de tout faire pour qu’une telle régression ne soit jamais votée. Nous leur demandons de s’élever contre ce procédé antidémocratique et anticonstitutionnel par tous les moyens dont elles et ils disposent, de convaincre toutes celles et ceux qui n’auraient pas vu, peut–être, tous les dangers d’un scrutin uninominal à un seul tour, de prendre en compte ces aspects et de respecter la Constitution de la République Française en votant contre cette réforme.
C"est pour ça qu'il faut que Rama Yade soit candidate ici, et non dans le 92 comme le propose une conseillère régionale socialiste
Rédigé par : tout à fait Thierry au féminin! | 05 novembre 2009 à 22:31
Ca part sans doute d'une volonté de bien faire mais je ne suis pas d'accord avec ce genre d'initiatives. La référence à l'article 1 de la Constitution n'a pas de sens puisque le scrutin uninominal ne nous empêche pas de nous porter candidates. Après c'est à nous de nous montrer convaincantes, d'être les meilleures, dans la vie professionnelle comme en politique. En tant que femme je suis toujours agacée par cette condescendance qu'ont les hommes à notre égard. Comme si étions foncièrement inférieures, comme si nous n'étions pas capables de nous imposer "à la régulière" et d'être tout simplement meilleures que des hommes. Précisément parceque je suis féministe, j'estime que les femmes n'ont pas besoin de traitement de faveur!
Au delà de la question du genre, on sait très bien ce que privilégient les scrutins de liste: népotisme, manoeuvres d'appareil, arrangements de couloir, pistons, parachutages des petits copains et petites copines... A la fin ça donne des élu(e)s coupé(e)s du terrain ou pas toujours convaincant(e)s (vu qu'elles ou ils n'ont eu qu'à convaincre celui qui fait les listes, et pas des électeurs). Au contraire les scrutins uninominaux obligent chacune et chacun à faire ses preuves, sans soupçon de favoritisme; ils obligent à convaincre les électeurs quelles que soient les caractéristiques intrinsèques (genre, race) de la candidate ou du candidat.
Soyez surpris mais dans cet exercice certaines femmes n'attendent pas l'aval condescendant des hommes pour se montrer meilleures qu'eux et leur prendre leur place!
Rédigé par : Féministe! | 05 novembre 2009 à 15:17