C'est le passé hors pair de policier de Christian Lambert qui a suscité, dès sa nomination annoncée mercredi en Conseil des ministres, des réactions dans le département. "On fait venir le GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale [M. Lambert a été chef du Raid, pas du GIGN, ndlr] en Seine-Saint-Denis. Sarkozy est déjà en campagne présidentielle", a réagi Stéphane Gatignon, le maire (Europe Ecologie) de Sevran.
Un point de vue que ne partage pas Gilbert Roger, maire (PS) de Bondy et premier vice-président du conseil général, pour qui "il ne faut pas caricaturer. Un préfet n'est pas un super-flic", attendant de lui "qu'il soit le représentant de la politique du gouvernement dans nos quartiers", et espérant que ce sera "un préfet très actif". "S'il s'occupe de la sécurité tant mieux, et s'il peut augmenter les effectifs policiers dans le département, c'est très bien", a plaidé Claude Dilain, maire (PS) de Clichy-sous-Bois, où avaient éclaté les émeutes de banlieue de novembre 2005, lorsque Christian Lambert venait de prendre le commandement des CRS.
"La preuve de l'échec de la politique de sécurité du Président" (Bartolone)
De son côté, François Asensi, maire (PCF) de Tremblay-en-France, s'est félicité qu'un "super-flic" soit nommé en Seine-Saint-Denis, saluant "l'expérience" du nouveau préfet en matière de sécurité publique et espérant "un apport pour la Seine-Saint-Denis", département où il existe des "lieux de non-droit".
Plus critique, Jean-Pierre Brard, député (Gauche démocrate et républicaine), dénonce une "gestion chaotique et désastreuse de l'administration préfectorale par le gouvernement", rappelant que le préfet précédent était arrivé en décembre 2008.
Claude Bartolone, président (PS) du conseil général estime, lui, que la nomination de Christian Lambert "est d'une certaine manière la preuve de l'échec de la politique de sécurité du président de la République, tout en l'assurant de son "entière disponibilité pour travailler ensemble". Si, comme il vient de l'annoncer, le président du conseil général de Seine-Saint-Denis fait voter son budget en déséquilibre, le département sera alors placé sous la tutelle de l'État et donc du nouveau préfet de Seine-Saint-Denis.
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