"De façon récurrente, la question de l'indépendance des experts se pose dans le débat public: vaccination contre la grippe A, téléphonie mobile, nanotechnologies... L'impartialité des scientifiques doit être garantie. Pourtant, la politique gouvernementale va à l'encontre de cet impératif.
"De façon récurrente, la question de l'indépendance des experts se pose dans le débat public: vaccination contre la grippe A, téléphonie mobile, nanotechnologies... L'impartialité des scientifiques doit être garantie. Pourtant, la politique gouvernementale va à l'encontre de cet impératif.
Le 26 octobre 2009, Nicolas Sarkozy réunissait les grandes entreprises pharmaceutiques, pour les encourager à rassembler leurs forces avec les laboratoires publics, de cette synergie devant émerger des avancées scientifiques déterminantes pour lutter contre les fléaux sanitaires que nous connaissons trop. La collaboration entre des laboratoires publics et privés peut en effet avoir des résultats très positifs. C'est ainsi que le CNRS a ouvert depuis longtemps un laboratoire commun avec Thalès, dans lequel exerce le prix Nobel Albert Fert. Mais ce qui se passe aujourd’hui n’est pas de même nature. Car au même moment, Sanofi-Aventis annonçait qu’il supprimerait 1 300 emplois de chercheurs… malgré des bénéfices de plus de 8 milliards d’euros. Etrange : si les liens de collaboration doivent se développer, il faut des chercheurs pour les mettre en œuvre. Ce plan de suppressions d’emplois est révélateur. Il ne s'agit plus d'aller chercher dans les laboratoires publics des compétences différentes de celles que les entreprises possèdent en interne, pour travailler sur des problèmes scientifiques qu'elles ne peuvent traiter seules. Il s'agit de sous-traiter des activités auparavant faites en interne, sans apport qualitatif des laboratoires publics.
Téléchargement de la tribune complète de Bertrand Monthubert publiée le 11 mai 2010 dans Libération
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