Mais où va l’Europe ? Notre continent est pris dans la tourmente. La crédibilité de l’Union européenne est en chute libre tant auprès des citoyens européens que partout dans le monde. Ne nous y trompons-pas : la gestion calamiteuse de la crise grecque est un manquement grave. L’Europe doit se ressaisir si elle ne veut pas sortir des radars de l’histoire voire se disloquer.
La réaction face à la crise grecque a été trop tardive, mal ficelée et incomplète. Depuis janvier, la zone euro est en attente d’une solution à la crise grecque. Pendant tout ce temps, nous avons beaucoup entendu « mon pays d’abord », « les mauvais élèves de la zone euro, dehors ! » et d’autres refrains punitifs du même style. Au courage politique exemplaire de George Papandreou pour rétablir les finances de son pays, la droite européenne, pour des raisons de politique intérieure, n’a fait que prôner encore et toujours plus d’austérité, sans jamais démontrer une quelconque solidarité. Les atermoiements électoralistes des uns n'ont eu d'égal que le silence assourdissant d'autres pourtant d'habitude prompts à se mettre bruyamment en avant. C’est comme si, tout d’un coup, les principes de solidarité et de coopération - fondateurs de l’Union européenne - avaient disparu. Mais les mois perdus coûtent très cher, à la Grèce tout particulièrement, et aussi à l’Europe tout entière qui est aujourd’hui menacée par l’incendie faute de l’avoir circonscrit à temps. La paralysie de la décision européenne a encouragé la spéculation.
Téléchargement de la tribune de Martine Aubry, Elio di Rupo et Povl Rasmussen
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