Si les 800 000
litres qui s’échappent chaque jour d’un puits sous-marin dans le Golfe du
Mexique focalisent l’attention, d’autres marées noires se déroulent dans une
indifférence quasi-générale. Ainsi en Alberta, au Canada, les rejets
atmosphériques dus à l’extraction des sables bitumineux et à leur
transformation en pétrole causent l’équivalent d’une marée noire répétée chaque
année ! C’est précisément cette industrie
qu’est venu défendre le premier ministre Stephen Harper à l’occasion du sommet
Union européenne / Canada ce mercredi 5 mai à Bruxelles. Cancre en matière
de lutte contre le changement climatique, le Canada refuse tout engagement
contraignant sur la réduction des gaz à effet de serre (GES). Ottawa entend en
effet protéger cette industrie pétrolière dont chaque baril produit à partir
des sables bitumineux cause trois fois plus de GES qu’un baril
conventionnel.
Après avoir applaudi
l’échec de Copenhague, le gouvernement canadien et les lobbies pétroliers font
pression sur l’Union européenne afin que sa future directive sur la qualité des
carburants ne distingue pas les hydrocarbures en fonction de leur intensité
carbonique. Ce qui revient à légitimer l’extraction du pétrole le plus polluant
au monde. Une résolution présentée aux eurodéputés affirme que « le
recours aux sables bitumineux représente une grave menace pour l’environnement
et hypothèque les droits et la santé des peuples autochtones tout en ayant
d’autres répercussions négatives sur l’environnement ».L’UE se targue d’être leader dans la lutte contre le
changement climatique ; voilà pour elle l’occasion de passer à l’action
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