Le premier tour des élections cantonales a eu lieu. Il marque d’abord une défiance inégalée à l’égard du monde politique dans son ensemble puisque nous venons de battre nationalement comme localement un nouveau record d’abstention. Cela doit interroger l’ensemble des acteurs politiques et nous les premiers. L’UMP est au gouvernement depuis 9 ans maintenant et ces élections sont d’abord un échec majeur pour cette majorité gouvernementale qui subit revers après revers. Notre ville reste une ville très marquée à gauche et nul ne s’en plaindra. Voir la candidate du principal parti de la droite dépasser que de peu la barre des 5% à Aubervilliers montre à quel point ce parti n’a rien de populaire. Notre ville reste marquée à gauche, mais sans doute plus que nulle part ailleurs, il y a bien deux gauches qui ne peuvent hélas se concilier. Le fait que Martine Aubry, Pierre Laurent et Cécile Duflot se réunissent pour fixer un accord national est plutôt de bonne augure pour que la gauche qui accepte de gouverne puisse l’emporter en 2012. Pour autant un tel accord était in-envisageable ici à Aubervilliers et nous ne pouvons que le regretter. Depuis mars 2008, le principal parti d’opposition municipale est le Parti Communiste et son leader Jean-Jacques Karman. Toute la campagne du 1er tour des cantonales ne s’est fait de la part du candidat du front de gauche que sur l’opposition d’une part aux actions de la municipalité élue en mars 2008, mais également de l’action menée par Claude Bartolone au conseil Général. En démocratie on ne peut pas être à la fois la majorité et l’opposition. Messieurs Beaudet et Karman ont fait le choix d’être dans une opposition stérile, violente, farouche, caricaturale et agressive à l’équipe municipale qu’incarnait Evelyne Yonnet dans cette élection cantonale. Les électeurs radicaux, citoyens, verts et socialistes auraient eu bien du mal à comprendre comment se désister en faveur de candidats qui n’ont pour unique obsession que de casser du sucre sur le dos du PS et de ses alliés. Le moindre tract, journal, document était composé de 80% d’attaques contre le PS, de 10% de propositions neuves et le reste pour s’en prendre éventuellement au gouvernement, à la droite, voire au FN, alors même qu’une bonne part de la souffrance sociale dans laquelle sombre nombre de nos concitoyens est le fruit de politiques nationales engagées depuis près de 10 ans ! Nous espérons qu’un jour le rassemblement des forces de gauche pourra se faire à nouveau à Aubervilliers comme dans 95% des collectivités locales, mais cela supposera l’apprentissage d’une valeur toute simple : le respect. Il faudra sans doute attendre que le Parti Communiste s’ouvre à de nouveaux responsables.
Le retour du national-socialisme
La poussée électorale du Front national incite à se pencher sur les propositions avancées en matière économique par le parti de Marine Le Pen. On s’aperçoit alors rapidement qu’en plus d’avoir changé de dirigeant, l’extrême droite a changé de doctrine, passant de l’ultralibéralisme aux recettes qui ressemblent à celles du national-socialisme des années 1930.
Le Pen père était partisan d’un modèle où cohabitait une priorité donnée à la Nation et un ultralibéralisme promouvant une baisse des impôts sur les plus riches, de la fiscalité des entreprises, le développement de la retraite par capitalisation, etc. (voir ici)
Le Pen fille affiche un discours différent (voir ici, ici, et ici). Certes, la défense de la Nation est toujours bien présente avec la volonté de fermer les frontières commerciales par l’instauration de droits de douanes élevés au niveau de la France et pas de l’Europe, une fiscalité incitative à la relocalisation de la production et des emplois, la lutte contre le « coût » de l’immigration, le slogan « une Nation = une monnaie » avec le choix de sortir de la zone euro ou encore l’établissement d’un « ministère des Souverainetés ».
Mais l’ultralibéralisme a laissé place à une inspiration sociale. Marine Le Pen défend la nécessité d’un Etat fort : elle promet la fin de la réduction des effectifs dans la fonction publique et une augmentation de salaire des fonctionnaires, elle souhaite revenir sur la libéralisation des services publics pour les remettre dans les mains de l’Etat. Elle veut rétablir la retraite à 60 ans, combattre l’injustice fiscale qui touche les classes moyennes et surtaxer les profits des compagnies pétrolières.
Marine Le Pen semble ainsi vouloir faire du FN un parti national-socialiste (sur le même thème voir l’analyse d’Isaac Joshua). La défense des classes moyennes, des retraités, d’un Etat fort et le refus de l’immigration ne sont pas sans rappeler certaines parties du « programme en 25 points » proposé par Hitler en 1920. Son message social fait penser à la stratégie des dirigeants politiques allemands “achetant chaque jour l’approbation de l’opinion” selon l’historien allemand Götz Aly.
Le FN a beau avoir un nouveau visage, il nous sert de vieilles idées d’autant plus dangereuses que la droite française est en pleine recomposition. Avec, d’un côté, une radicalisation de l’UMP – mise en avant de l’identité nationale, politique migratoire brutale, politique pénale régressive, dérapages verbaux de ministres – et, de l’autre, une banalisation du Front national et de ses idées. Au terme de sa remarquable analyse de ces évolutions, Olivier Ferrrand, président du think tank Terra Nova, conclut que « la dernière étape est déjà écrite : la constitution d’un bloc néoconservateur, entre une UMP droitisée et un FN dédiabolisé ». Un rapprochement qui, aussi bien sur le plan économique que politique, n’est pas de bonne augure pour l’avenir de notre pays.
Rédigé par : Le retour du national-socialisme | 12 juin 2011 à 12:02
Monsieur Bozonnet,
La mort de la République c'est justement le FN et la mondialisation un phénomène aussi vieux que l'humanité : Marco Polo, Christophe Colomb, la colonisation... Les nouvelles technologies et la libération à outrance de l'économie l'accélèrent seulement et oriente le jeux au profit des plus riches. C'est à cet endroit que le politique doit agir. Le repli sur soit est une régression.
Bonne journée,
Le blog.
Rédigé par : le blog | 12 juin 2011 à 11:57
Que les citoyens de gauche qui refusent le mondialisme et la mise à mort de la république rallient le FN d'Aubervilliers !
http://aubervilliers.over-blog.com
Rédigé par : Cyril Bozonnet | 11 juin 2011 à 19:20
il y a la gauche responsable et la "goche" qui coule pavillon bas dans le mensonge et le sarcasme ;mais la défaite n'est pas sans responsabilité des battus ,le bilan de fin de mandature en 2008 des majoritaires communistes n'a pas été fait ,le bilan financier notement et le bilan de mi-mandat de la nouvelle majorité sur son action depuis mars 2008 n'a pas été mis en avant suffisament n'y avait-il rien à dire ?faire des comparaisons n'est pas interdit ? les socialistes non pas explicité leurs actions , mis en avant leurs réalisations et pourtant !!!!!
Rédigé par : la pc rouge a l'extérieur et moisi à l'intérieur | 30 mars 2011 à 12:20
Deux gauches mais
De gauche.
Qu'on se le dise en ces temps troublés où tous les amalgames sont permis.
Un jour la famille se réunira.
Rédigé par : Thierry | 24 mars 2011 à 19:30