A Aubervilliers, l’AME concerne, au 31 décembre 2010, 4141 bénéficiaires( les titulaires plus leurs ayant –droits).
Rappelons brièvement que pour bénéficier de l’AME il faut :
-1- résider en France depuis plus de trois mois, en situation irrégulière(présenter un justificatif pouvant être par exemple une attestation de domiciliation établie par un organisme agréé, comme Médecins du Monde, ou par le Centre Communal d’Action Sociale.
-2-ne pas dépasser 7771 euros par an de ressources (647,58 mensuel)
-3- payer 30 euros de droits d’entrée sous forme de timbre fiscal. Cette mesure vient d’être rendue obligatoire par l’Etat sous la poussée du gouvernement actuel.
Les personnes bénéficiaires de l’AME sont lourdement confrontées à une politique de Droite génératrice d’injustice sociale, de conditions de vie très précaires, de souffrances humaines multiples. Signalons que des personnes ne bénéficient pas de cette AME, parfois, par méconnaissance de leurs droits et / ou à cause de la barrière de la langue.
Or, l’absence d’AME entraîne un déficit de prévention, d’éducation à la santé, et bien sûr de soins.
Des pathologies chroniques, en lien avec des conditions sociales indignes, peuvent naître et s’aggraver ; des épidémies, des retours de maladies graves, considérées comme éteintes(tuberculose….) peuvent proliférer.
Le paiement obligatoire de 30 euros (depuis le 1er mars 2011) méprise et entrave cette solidarité citoyenne qu’est l’AME.
La mission du Conseil National, des politiques de Lutte contre la Pauvreté et l’Exclusion a critiqué cette mesure injuste et grave.
Parallèlement aux luttes collectives à mener, aux actions d’élu(e)s de Gauche, à tous les niveaux, l’initiative d’Evelyne Yonnet, première adjointe au Maire d’Aubervilliers et en charge de la politique de Santé, est utile : en effet, elle a saisi le Conseil Général de Seine Saint-Denis pour que le paiement obligatoire des 30 euros puisse trouver une solution réfléchie, afin de ne pas exclure toute une population pour raison financière. Les risques sanitaires, le poids financier, pouvant difficilement trouver solution à un niveau local et notamment au sein d’une ville comme Aubervilliers.
L’AME est menacée dans son application. Son principe de solidarité citoyenne est détourné. Une lutte juste est à mener, dans l’intérêt de tous et à tous les niveaux.
Colette Meynard, Section d’Aubervilliers
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