Il y a peu, lorsqu à l’initiative de nombreuses associations et personnalités, des bateaux humanitaires ont voulu se rendre à Gaza malgré le blocus israélien, ils ont été maintenus à quai en Grèce ; ou pour l’un d’entre eux , arraisonné en mer par l’armée israélienne.
Quelques jours après , plus d’une centaine de militants solidaires avec le peuple palestinien ont été retenus (passeports confisqués) puis refoulés, une fois arrivés à l’aéroport de Tel Aviv ; d’autres ont même été interdits d’embarquement pour cette destination, à l’aéroport Charles de Gaulle . A l’évidence, suite aux pressions des gouvernements israélien, grec, français, par l’intermédiaire des agences portuaires et aéroportuaires.
Si l’on constate le peu de protestations audibles, voire tout court, que cette « main basse » a suscité parmi nombre de responsables ou d’élu(e)s (y compris malheureusement à Gauche, ce qui est plus grave), on est à tout le moins en droit de se poser des questions. Et pourtant, faut-il rappeler, à nouveau, ce qu’est la situation en Palestine !
Le Droit international y est bafoué depuis des décennies. Les Palestiniens doivent affronter de terribles souffrances au quotidien. Les Droits de l’Homme les plus élémentaires leur sont déniés. Une paix juste pour tous y est rendue impossible. Une occupation militaire israélienne dure depuis plus de 40 ans, avec son quadrillage de « ghettos », de murs.
Depuis l’assassinat de Rabin (par un extrémiste israélien) les gouvernements successifs de l’Etat d’Israël n’ont fait que détruire toute possibilité, tout compromis de paix. Ce que Stéphane Hessel (citoyen d’honneur de la Ville d’Aubervilliers et militant historique, inlassablement engagé aux côtés du droit des peuples, notamment palestinien et dans le respect de l’Etat d’Israël), a par ailleurs dénoncé avec toute la détermination et l’autorité qui lui sont reconnues.
En cet été 2011,quelles perspectives ?
Pour l’Autorité Palestinienne, l’objectif immédiat est d’obtenir la reconnaissance, par l’ONU, d’un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967, suite à un vote de l’Assemblée Générale dès septembre. S’appuyant en cela sur le principe de deux Etats, reconnus dans la Déclaration d’indépendance de l’OLP, en1988, à laquelle Mahmoud Darwich (poète et militant) et Edward Said (écrivain engagé) avaient participé. Sachant néanmoins que ces frontières reposent sur une petite partie de la Palestine.
Dans les milieux palestiniens, d’aucuns considèrent comme dépassée la solution de deux Etats, au vu de l’implantation massive, croissante, permanente de nouvelles colonies. Le gouvernement israélien procède même à des appels d’offres en ce sens pour accroître la main mise sur les terres ou dans la ville de Jérusalem.
Ce qui pousse certains palestiniens à préférer la perspective d’une Fédération à la place de deux Etats, objectif de moins en moins viable à leurs yeux. D’autant que le gouvernement israélien oppose toujours avec arrogance une fin de non recevoir à la résistance légitime du peuple palestinien, aux pas en avant fait par l’Autorité Palestinienne en faveur de la paix, et à un autre niveau, aux actions courageuses du mouvement pour la paix en Israël et dans le monde. Y compris lorsque la Knesset ,dans un projet de loi, vise à criminaliser l’appel au boycott de produits émanant des Territoires Occupés.
A l’évidence, si rien n’est jamais simple -là comme ailleurs !-la situation en Palestine, exige un engagement éthique et politique, une solidarité dont l’authenticité se mesure à l’aune des actes.
Les postures attentistes, les jugements en lieu et place des Palestiniens eux-mêmes, les arguments spécieux, ne profitent en fait qu’à la poursuite d’une colonisation, génératrice de violences multiples dont les populations sont victimes.
Ainsi, la reconnaissance dès l’automne, par l’Assemblée générale de l’ONU, d(un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967, pourrait être un point d’appui politico - juridique fort, une étape essentielle pour les droits élémentaires des peuples et la construction de la paix.
A Aubervilliers le 27 juillet 2011
Colette Meynard, Parti socialiste Section d’Aubervilliers
Ah oui, j'oubliais : on ne vous a pas entendu dénoncer la guerre sanglante "plomb durci" lors de vos passages à la mosquée de Drancy à cette période. Hypocrite !
Rédigé par : Ahmed | 03 août 2011 à 01:04
C'est intéressant que Bernard K trouve la Palestine si loin d'Aubervilliers mais la Syrie si proche ! Il est aussi intéressant de voir que vous trouvez les syriens plus dans la merde que les palestiniens. C'est peut-être parce que ce sont vos cousins israéliens qui mènent l'offensive ? Quelle hypocrisie !
Le deux poids deux mesures, c'est pour Israel qui ne respecte aucune résolution de l'ONU depuis sa création (sauf celle-là). Surtout avec l'aide des cousins Américains qui mettent leur véto dès que ça leur est défavorable. Je ne comprends pas qu'on puisse défendre la politique de cet Etat.
Vous devriez vous inspirez de Rony Braumann.
Rédigé par : Ahmed | 03 août 2011 à 01:02
Merci à Colette pour cette prise de position courageuse. On sent aux commentaires qui suivent que la section d'Aubervilliers est dans une logique de "réalpolitik" qui n'est pas l'expression du droit. Tant que nous n'aurons pas évolué dans le sens que décrit Colette, nous ne serons pas en paix avec nous mêmes et nombre de nos concitoyens.
Rédigé par : Maurice Cohen | 31 juillet 2011 à 14:35
Bernard, entre nous, a raison. Ce n'est pas la même nature de conflit, bien entendu, mais 1.500 civils tués en Syrie (encore 20 pas plus tard qu'hier) et pas un mot du conseil municipal ou bien des Elus socialistes alors que pour la première flottille de Gaza, les réactions n'ont pas tardé.
Tu vois aussi, camarade, la dessus l'action extrêmement partisane de certains amis, sur les sujets brulants de la région et un certain deux poids deux mesures. Nous ne les avons pas du tout entendu sur la Syrie.
Faisons attention, nous socialistes, a ne pas paraitre trop déséquilibré sur les conflits qui touchent cette partie du monde.
Quand je dis cela, je ne dénature pas le fait que les Palestiniens ont droit a la justice et qu'il puisse obtenir très vite un état viable et je le souhaite le plus démocratique possible. On peut avoir une affection particulière pour L'Etat d'Israël et son peuple et penser que les Palestiniens méritent autre chose que la situation qu'ils vivent aujourd'hui (même si toute la responsabilité n'incombe pas a Israel).
Nos "amis" communistes ont tellement instrumentalisé la question pendant des années qu'il est difficile d'exprimer une voix quelque peu différente.
Rédigé par : Un camarade socialiste | 30 juillet 2011 à 16:39
Je veux bien que vous vous prononciez sur le conflit israélo-palestinien à 2000 km de distance d'Aubervilliers. C'est votre droit.
Mais que dites-vous de la Syrie? Pas un mot! Alors que la situation est bien plus grave? C'est la FIDH qui le souligne.
Serait-ce pas deux poids, deux mesures.
Je lance amicalement le débat.
Tout sur l'Etat palestinien (que je défends personnellement étant en plus en relation avec la Délégation de la Palestine en France et non ces groupes pro-palestiniens qui ne connaissent rien à la situation) et rien sur les massacres de Bachar El Assad. N'est-ce pas curieux?
Cordialement,
Bernard K
http://diasporablogj.blogspot.com/2011/07/revolte-dupeuplesyrien.html
Rédigé par : BERNARD K | 29 juillet 2011 à 15:36