Par Sylvestre d'Almeida,
Certes Nicolas Sarkozy n’a pas le génie de Napoléon Bonaparte mais qu’ont-ils vraiment en commun ? .Dans son livre intitulé « La marche Consulaire », paru en Janvier 2009 chez Plon, le journaliste-éditorialiste Alain Duhamel, dans un savant parallèle établi sur le style de gouverner des deux hommes, laissait pressentir au sujet de Nicolas Sarkozy, une fin de règne aussi chaotique que celle du monarque-empereur, après un règne flamboyant. Ce destin annoncé, est-il désormais à l’œuvre pour Nicolas Sarkozy ?
Devenu expert national en pirouette politique, le Président de la République a, dans le cadre de sa campagne, décidé de prendre langue avec l’extrême droite.
Cette stratégie, et on peut le dire, mal inspirée, s’apparente à un suicide politique qui rappelle celui de Jacques Chirac en 1988 avec le discours douteux sur les bruits et les odeurs mais également la meurtrière attaque de la grotte d’Ouvéa en Nouvelle Calédonie. Les conséquences politiques de cette escapade droitière de 1988 auraient dû inciter Claude Guéant à plus de prudence.
Convaincue que la lepénisation des esprits est en marche, que le siphonage des électeurs du Front national est la voie du salut, la droite réactionnaire, pour assurer sa victoire à l’élection présidentielle, fait le choix machiavélique d’ une aventure politique nauséeuse qualifiée, à juste titre, de « Xénophobie d’Etat » par un candidat de Gauche à la Présidentielle.
Claude Guéant, le nervi de service, artisan en chef de la dérive droitière actuelle, s’acquitte avec ardeur et activisme de sa tâche de siphonage de l’électorat lepéniste. Mais la surenchère en politique peut, parfois, être redoutable. La dernière sortie théâtralisée du ministre de l’intérieur sur « les civilisations » sera-t-elle la goutte d’eau qui va « faire boire le bouillon » à Sarkozy? Elle y contribuera, indubitablement.
Que Nicolas Sarkozy décide, à travers ses choix politiques, de se faire harakiri, ce ne sont certainement pas les militants progressistes que nous sommes qui s’en plaindront. Mais la récurrente stigmatisation d’une catégorie de nos compatriotes, l’irrésistible banalisation des idées de l’extrême droite sont des actes attentatoires au Vivre Ensemble. Et ne nous y trompons guère, les lendemains de victoire ne seront pas forcément roses si François Hollande est victorieux le 6 mai prochain. La période de grâce dans un contexte de crise sera de très courte durée. Pour conjurer les affres des forces de la Xénophobie, les chantres du Vivre Ensemble devront, dès maintenant, reprendre du service dans les quartiers populaires pour faire de la pédagogie active sur les valeurs du Vivre Ensemble et de la République.
Faisons le pari que François Hollande, probable vainqueur de la prochaine présidentielle, saura relever le défi qui l’attend.
Téléchargement Xénophobie d' Etat
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