Difficile de prévoir ce qui restera du rapport de la commission Balladur dévoilé ces jours-ci. De nombreuses voix, de droite comme de gauche, se sont élevées contre les propositions de la commission, et rien n’indique que les orientations Balladur pourraient aboutir en l’état.
L’ancien Premier ministre prévoit notamment pour la région parisienne, la fusion des départements de la petite couronne, 75, 92, 93, 94, au sein d’une seule structure, que l’on nomme pour l’instant par commodité, le Grand Paris. Sans aller plus avant dans un débat qui s’annonce long, complexe et tortueux, on peut d’ores et déjà regretter un certain nombre de choses et soulever plusieurs interrogations. Premièrement, comment justifier ce qui s’apparente à une partition de la région au nom de la rationalisation et de la cohérence des politiques publiques ? Comment peut-on faire admettre que les politiques d’urbanisme, de développement économique, de logement, soient différenciées de part et d’autre d’une frontière théorique qui oublierait les habitants de la grande couronne. Comment ne pas s’interroger sur le risque d’accélération de la « gentryfication » de la première couronne et, en contrepoint, du sentiment de déclassement des habitants de la grande banlieue.
Plus localement, à Aubervilliers, nous sommes déjà engagés dans des politiques partenariales avec la Ville de Paris, dont le symbole sera le nouveau quartier de la gare des mines. Mais nous travaillons aussi, depuis longtemps, avec les autres villes voisines dans le cadre de la communauté d’agglomération Plaine commune. La ville d’Aubervilliers pèse ainsi directement sur son développement en étant un acteur à part entière et écouté dans le cadre de ce type de partenariats. Mais une fois noyés dans un vaste ensemble métropolitain titulaire de surcroît de la compétence urbanisme, que restera-t-il de notre autonomie et de notre capacité à agir sur des choix de développement essentiels ? La grande réforme annoncée devra répondre à ces interrogations. Si réforme il y a, elle devra surtout préserver les acquis démocratiques de la décentralisation portée par la gauche dans les années 80. Aujourd’hui la question n’est pas de choisir entre conservatisme et modernité. Elle est d’approfondir la décentralisation en donnant aux territoires les meilleurs outils pour une gestion locale efficace et démocratique.
Mais le débat ne fait que commencer. En cliquant ici, vous pourrez prendre connaissance des principales propositions dudit rapport. A suivre donc…
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