Dans le 93, le PS pourrait mettre à mal l'un des derniers bastions du PCF
(PAPIER D'ANGLE)
BOBIGNY, 30 mai 2007 (AFP) - Avec quatre députés bien partis pour être réélus et des candidats menaçants dans plusieurs circonscriptions où Ségolène Royal a raflé les suffrages, le Parti socialiste affiche en Seine-Saint-Denis de grandes ambitions, dont le PCF pourrait être la principale victime.
Le Parti communiste joue une grande partie de sa survie au plan national en Seine-Saint-Denis où il compte actuellement cinq députés (dont un apparenté). Pour conserver son groupe à l'assemblée, il doit y sauver ses circonscriptions.
Les bons scores de Ségolène Royal à la présidentielle (56,54% au second tour, 34,13% au premier, soit dix fois plus que la candidate PCF Marie-Georges Buffet, 3,54%) ont mis du baume au coeur du PS, qui tente depuis de capitaliser le vote anti-Sarkozy.
"Ces résultats nous rendent plutôt sereins pour la réélection des sortants (NDLR: Claude Bartolone, Elisabeth Guigou, Bruno Le Roux et Michel Pajon) et paradoxalement, alors que nous venons de subir une défaite au plan national, les socialistes vont gagner des sièges", a déclaré à l'AFP le chef de file socialiste Pascal Popelin.
Sur la droite tout d'abord. Dans la 10e circonscription (Aulnay-sous-Bois, les Pavillons-sous-Bois), où l'UMP est divisée (un candidat investi, un candidat dissident), "on a de bonnes chances", affirme M. Popelin. Candidat lui-même dans la 12e circonscription, où le scrutin s'annonce serré, il espère être en mesure de battre le député UMP Eric Raoult.
Pour le socialiste, deux circonscriptions sont également "gagnables" sur le PCF: Montreuil, fief de Jean-Pierre Brard (app-PCF) et surtout la 3e circonscription (Aubervilliers, Le Bourget, la Courneuve) où le scrutin n'a jamais été aussi ouvert.
En 2002, le socialiste Daniel Goldberg, 41 ans, donné parmi les favoris, avait dû s'effacer dès le premier tour au bénéfice de la communiste Muguette Jacquaint en vertu d'un accord national PS-PCF. En 2007, alors que Mme Jacquaint ne se représente pas, cet élu de La Courneuve entend, sans état d'âme, faire tomber le bastion PCF.
Les appétits déclarés du PS fâchent les communistes, dont les appels au "rassemblement" sont restés vains et qui accusent leurs anciens alliés de se "tromper d'adversaire".
Gilles Poux, maire PCF de La Courneuve, a récemment dénoncé "l'agressivité" de son challenger Daniel Goldberg. Et les propos critiques du député PS Claude Bartolone, sur la gouvernance communiste du département, ont déclenché les foudres d'Hervé Bramy, président PCF du Conseil général, et de Jean-Marie Doussin, patron de la fédération communiste. Ce dernier a évoqué des paroles "malvenues, hors de propos et contre-productives".
"Il n'y a pas d'agressivité particulière de notre part", se défend Claude Bartolone, député sortant de la 6e circonscription (Bagnolet, Pantin, Le-Pré-Saint-Gervais, Les Lilas). "Le PCF nous fait le coup de la citadelle assiégée". "Il s'agit d'une concurrence loyale au premier tour, d'un retour à la normale", lâche Pascal Popelin.
LÉGISLATIVES-93 - 30/05/2007 08h07 - AFP
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