- Deux tiers des voix à gauche
A. La gauche en net progrès sur la ville.
A l’image du score national élevé de l’ensemble du bloc de gauche, le score cumulé des cinq candidats de gauche et d’extrême gauche sur Aubervilliers (66.8%) est très supérieur à 2007 (51.68% au premier tour pour Besancenot, Buffet, Schivardi, Bové, Voynet, Royal et Laguiller), et déjà supérieur au score atteint par Ségolène Royal au second tour alors qu’elle n’avait plus que Nicolas Sarkozy comme adversaire (61.62%).
Même si la pertinence des comparaisons entre élections locales et nationales est plus limitée, cette percée était déjà perceptible lors des cantonales 2011 avec une somme des candidats de gauche à 67.96% au premier tour sur le canton est, contre 67.21% aujourd’hui.
B. L’extrême gauche est plus forte qu’en 2007, mais moins qu’en 2008 et 2011.
Les pourcentages additionnés d’Olivier Besancenot (4.28%), Marie-Georges Buffet (4.73%), Gérard Schivardi (0.25%), José Bové (1.52%) et Arlette Laguiller (1.27%) culminaient à 12,05%, loin derrière le score obtenu par Jean-Luc Mélenchon (20.47%), auquel il convient d’ajouter ceux de Philippe Poutou (0.92%) et Nathalie Arthaud (0.86%). En suffrages exprimés, l’écart reste important : 2414 voix pour les cinq candidats précités en 2007 et 3673 voix pour Jean-Luc Mélenchon.
Le vote mélenchoniste est particulièrement fort dans le nord-est de la ville. Il dépasse les 22% dans six bureaux : n°4 gymnase Robespierre, n°6 école Brossolette, n°7 école Angela Davis, n°9 club Edouard Finck, n°16 Marc Bloch et n°20 école Gérard Philippe. Il obtient entre 18% et 22% sur la quasi-totalité des autres bureaux de l’est et du sud de la ville, hormis l’école Paul Langevin qui consacre Marine Le Pen (voir partie I). Ses scores sont plus faibles en centre-ville (15,41% en Mairie et 17.12% à l’école Jean-Jacques Rousseau) et dans les zones en rénovation urbaine (17.90% au collège Rosa Luxembourg).
En revanche, Pascal Beaudet avait réuni 4060 électeurs au premier tour des municipales 2008 (avec une participation bien plus faible !), soit 34.94% des suffrages contre 3712 voix et 31.95% des suffrages pour la liste conduite par Jacques Salvator. En 2011, Pascal Beaudet avait certes récolté moins de suffrages (1269 contre 1179 pour Evelyne Yonnet), mais la proportion était nettement supérieure (30.85% des voix) compte tenu de la très faible participation dans le canton est.
Ainsi, derrière le bon score de Mélenchon se cache la poursuite de la lente érosion de l’électorat communiste sur la ville : -9.5% par rapport à la liste Beaudet en 2008 alors que le Front de gauche local a bénéficié de la dynamique positive créée par la campagne nationale de Mélenchon.
C. Nicolas Sarkozy en repli, Marine Le Pen en hausse.
Nicolas Sarkozy avait récolté 4638 voix au premier tour en 2007 (23.54%) ; il n’en a eu que 2672 en 2012 (14.89%). Il a donc perdu plus du tiers de ses électeurs (-36.7%). Ce recul est nettement plus brutal que le phénomène observé au niveau national (-12.8% pour un passage de 31.18% en 2007 à 27.18% en 2012). Le centre-ville et le sud sont plus favorables à l’UMP.
L’évolution du Front national est inverse : Jean-Marie Le Pen avait remporté 9.60% des suffrages en 2007 (1892 voix), sa fille réalise 12.87% (2309 voix, +18,1%), sans atteindre toutefois les 21.54% de M. Bozonnet lors des cantonales (la faible participation avait donné plus de poids à ses 886 voix de 2011 qu’aux 1420 voix de Marine Le Pen aujourd’hui sur le canton est). Le vote FN est plus présent en centre-ville et dans le nord (bureaux 1 à 8).
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