Par Par Béatrix BACONNIER-MARTIN AFP -
PARIS (AFP) - Six mois après l'élection de Nicolas Sarkozy, les députés socialistes ont mené l'offensive contre le gouvernement sur la question du pouvoir d'achat, en demandant notamment un rétablissement de la TIPP flottante.
Ils ont concentré leurs attaques sur ce thème lors des séances de questions au gouvernement de mardi et mercredi, en y consacrant sept de leur huit interventions.
"Cela fait six mois que vous gouvernez et votre promesse +travailler plus pour gagner plus+ s'est brisée sur le mur de la réalité", a lancé mardi le chef de file des socialistes, Jean-Marc Ayrault, en apostrophant François Fillon.
"Carburants, produits de première nécessité, loyers vident tous les jours un peu plus le porte-monnaie de nos concitoyens", a-t-il déclaré en accusant le chef du gouvernement d'être "coupable d'imprévoyance" en matière d'inflation.
Il a renouvelé les quatre propositions faites par le PS "ici même l'année dernière: le rétablissement de la TIPP flottante, un prélèvement exceptionnel sur les profits des compagnies pétrolières affecté au développement des transports urbains, un chèque-transport obligatoire" et "l'ouverture d'une grande négociation salariale avec les entreprises et les syndicats".
Les deux premières propositions feront l'objet de la "niche" parlementaire PS (séance dont un groupe détermine l'ordre du jour), fin novembre.
Après l'offensive générale de M. Ayrault, des députés PS sont à leur tour montés au créneau sur des questions plus spécifiques. Chantal Robin-Rodrigo a ainsi évoqué "la cherté de la vie devant laquelle les Français ne sont pas égaux".
"Monsieur le Premier ministre, êtes-vous décidé à améliorer les petits salaires et les petites pensions, seul moyen durable de renforcer le pouvoir d'achat de ceux qui en ont besoin ?", a aussi interrogé Philippe Martin.
"Six mois après son élection, celui qui voulait être le président de l'augmentation du pouvoir d'achat n'a été que celui de l'augmentation de son propre pouvoir d'achat", a-t-il ironisé.
Jean-Yves Le Bouillonnec a évoqué "le pouvoir d'achat des locataires très malmené". "Acceptez-vous d'augmenter l'aide au logement pour favoriser immédiatement le pouvoir d'achat des locataires et éviter des mises à la rue pour impayés ? Acceptez-vous de participer au financement des dispositifs avec des propriétaires du parc privé ?", a-t-il martelé.
Hervé Féron s'est inquiété de la faible revalorisation des allocations familiales et Jean Glavany s'est "réjoui des solutions trouvées" pour les pêcheurs. "Mais pour les autres ?" a-t-il interrogé.
"Taxez les surprofits des compagnies pétrolières et utilisez l'argent pour réaliser le titre transport" obligatoire. "Vous améliorerez le pouvoir d'achat de tous les Français", a dit M. Glavany.
Interrogé à six reprises par le PS, le Premier ministre ne leur a répondu qu'une seule fois, laissant à ses ministres le soin de rétorquer. M. Fillon s'est attaché à renvoyer la responsabilité de la situation au PS et à sa candidate à la présidentielle: "s'agit-il de revenir aux 35 heures qui ont écrasé les salaires ou, comme Mme Royal le proposait dans son programme, réhabiliter l'impôt?" a-t-il demandé mardi.
Mercredi, c'est Xavier Bertrand (Travail) qui est revenu à la charge :"c'est une ministre de la Famille qui s'appelait Ségolène Royal qui a décidé que l'augmentation de l'allocation familiale" ne soit qu'au "niveau de l'inflation".
Les commentaires récents