Marc Guerrien
Les débats qui ont agité la zone euro au cours de l’année 2010, de la crise grecque à la crise irlandaise, ont été jusqu’à poser la question de l’existence même de la monnaie unique. L’absence de véritable gouvernance économique integrée et l’independance de la Banque Centrale Européenne vis-à-vis des gouvernements nationaux, dans le contexte d’hétérogénéité des économies des Etats membres, ont amené certains commentateurs et responsables politiques à se poser la question de la survie de la monnaie unique, au moment même où celle-ci va entrer dans sa dixième année de circulation effective en France.
Dans le même temps, l’Estonie devrait être le 17ème pays européen à entrer, sans fracas, dans la monnaie unique. Apres la Slovénie et la Slovaquie, ce sera le troisième pays d’Europe centrale et du nord à le faire en quelques années, et le cinquième à rejoindre les douze fondateurs de l’Eurogroupe. D’autres pays suivront probablement le petit Etat balte: peut-être l’Islande, que la crise a rapprochée de la monnaie unique, ou encore la Pologne, qui se retrouve chaque fois plus dans l’Europe. Bon an mal an, l’euro s’installe progressivement comme l’une des monnaies de référence à l’échelle mondiale. Sans supplanter encore le dollar comme référence absolue, la part des réserves mondiales en euros ne cesse de croître depuis 10 ans (s’approchant aujourd’hui de 30 % des reserves totales) et, au moment où chacun signale à juste titre le decollage de la Chine, on a souvent tendance à oublier que les 27 pays de l’UE constituent la première première puissance économique planétaire (avec un PIB total équivalent à 16 500 milliards US$ en 2009, contre 14 200 US$ pour les Etats-Unis et 2 500 milliards US$ pour la Chine).
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