Depuis des mois le peuple syrien prend toute sa place dans les mouvements populaires qui ont soulevé plusieurs pays arabes en lutte pour la démocratie.
A ce souffle révolutionnaire pour les libertés, la justice sociale, le régime de Bachir Al -Assad a répondu par une violence meurtrière.
Rappelons-nous…
Dès la fin mars, le Président dénonçait ce qu’il appelait « une conspiration ».
Mais fin avril, il se voyait contraint de lever l’Etat d’urgence, de supprimer la Cour de sûreté de l’Etat, tout en maintenant chars et blindés pointés sur la population.
Fin avril, AL-Assad annonçait une amnistie générale, mais plusieurs sources d’information révélaient l’horreur des morts victimes de la répression, tandis que de nombreux militants étaient arrêtés ou contraints à la fuite.
Après des promesses renouvelées mais non tenues, par lesquelles il disait punir les coupables de massacres de civils, une très large partie de la population n’a plus confiance dans ce régime et veut le départ d’Assad et de son clan. Elle exige la fin de l’arbitraire et de la corruption.
Organisées en coordinations, les forces actives savent au prix de leur vie que la situation est loin d’être simple, face à un régime décidé à tout pour se maintenir, face à un pouvoir qui ruse et tente de gagner du temps en concédant quelques gestes, tout en soufflant sur les divisions entretenues par ses propres soins : divisions religieuses(sunnites/ alaouites-chiites/chrétiens…),peur de certaines minorités, contradictions claniques, de classes sociales(bourgeoisie nouvellement enrichie), territoriales (régions plus pauvres)…
Mais, la détermination des manifestants paraît aller de pair avec leur volonté de maintenir l’unité face à l’adversaire, leur volonté de lutter pacifiquement et de refuser toute intrusion extérieure. En effet, ils n’ignorent pas que de façon plus où moins indirecte, diverses puissances étrangères sont à l’affût. Et s’ils ne sont pas dupes du procédé de « la main de l’étranger » (procédé bien connu dans l’Histoire !) invoqué par Al-Assad pour se dédouaner de ses crimes, ils n’oublient pas qu’une partie du Golan, très riche en eau, est occupée et qu’autour de la situation de politique intérieure , une bataille pour les zones d’intérêts stratégiques bat son plein.
Après un long temps de silence et d’atermoiement, l’ONU, par son Conseil de sécurité vient de voter une déclaration de condamnation. Oui, mais… non contraignante !!!
L’Union européenne a décrété un embargo sur les armes, un gel des avoirs et une interdiction de voyage pour plusieurs personnes impliquées dans la répression. Oui, mais, et après….?
Quant aux instances régionales de pays arabes et certains d’entre eux, ils ont finalement rompu leur quasi mutisme en appelant le régime d’Al-Assad à cesser ses violences criminelles.
Toutes ces réactions ont le mérite d’exister- enfin!- mais semblent être peu en phase avec la gravité des événements. Des moyens de pression pacifiques plus forts donneraient sans doute plus de poids aux mots et les initiatives internationales pourraient ainsi être plus probantes.
A notre niveau citoyen, modeste mais militant, il nous incombe d’être aux côtés du peuple syrien par une solidarité multiple, notamment d’information.
De plus, politique internationale et politique nationale, tout se tient.
Ce qui implique aussi que nous sachions rassembler et nous rassembler avec la Gauche, son électorat et toutes les forces démocratiques, en vue des prochaines élections présidentielles de 2012.
Mobilisons notre force citoyenne aux côtés du (ou de la) candidat(e) déterminé à agir sans faille pour un ordre international juste, un grand plan de co développement entre les régions françaises, le Bassin méditerranéen et l’Afrique.
Car c’est aussi cela, faire la preuve par l’action, de nos responsabilités.
Colette Meynard
Parti socialiste – section d’Aubervilliers
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