Quand la fièvre de Villepinte tombera les Français s’apercevront très rapidement que les messages de Guaino, Copé et Fillon à Villepinte dimanche dernier ont brillé par la vacuité politique de leur contenu tant les fausses notes et la panne d’inspiration étaient patentes et pathétiques. Sur le fond, en lieu et place d’un discours programme et de bilan, on a assisté à l’oraison funèbre d’un pouvoir à bout de souffle.
A la suite de ses lieutenants, Nicolas Sarkozy a conclu l’Oraison funèbre devant près de 60 000 militants dont les ovations ont l’air d’une extrême onction pour un régime finissant. Le Président sortant a minutieusement et comme ses lieutenants qui l’ont précédé, évité les miasmes du bilan de son mandat pour clamer haut et fort que la force de la France, ce n’est plus le « Travailler plus pour gagner plus » mais l’Europe. Et en matamore bien doué, il menace de se retirer des accords de Shengen si ceux-ci n’étaient pas modifiés.
En bon protectionniste de circonstance, il menace également de prendre des décisions unilatérales si les marchés publics en Europe ne sont pas, dorénavant, réservés exclusivement aux entreprises européennes comme le font les Etats-Unis en faveur des sociétés américaines.
Cette mise en scène, une technique usitée n’émeut que le cercle des militants UMP. Notre cher Président est coutumier de l’agitation stérile. Mais les spécialistes apprécieront la fumisterie de ce remake du discours de Toulon où Sarkozy a promis de châtier impitoyablement les capitalistes véreux oubliant que les Français dans leur majorité, connaissent parfaitement le truisme : « les loups ne se mangent pas entre eux ».
Le Président sortant s’auto satisfait du bilan de sa politique dans les banlieues avec
le premier Plan de rénovation des Banlieues (45 milliards d’euros) qui aurait fait quelques miracles dans les cités selon Nicolas Sarkozy. De quelles cités parle-t-il ?
L’aggravation des souffrances, l’amplification des violences à la personne, la dégradation de la qualité des services dans les hôpitaux, les écoles, les transports en commun… sont –elles des chimères, une vue d’esprit de méchants gauchistes ? Nul doute, ceux qui souffrent dans leur chair des conséquences du « miracle sarkozien dans les banlieues» auront de la mémoire le moment venu.
Le Président candidat aurait, d’après les sondeurs, siphonné quelques points à Marine Le Pen depuis la droitisation de son discours, et en bon stratège il a remis une couche sur l’immigration à Villepinte. Mais s’agissant de cette vérité de Lapalissade qu’est le pillage permanent des pays d’origine des « immigrés indésirables », Sarkozy s’en moque !
Il ne sera pas l’homme de la rupture. Son successeur, en revanche le sera-t-il ?
Il revient à François Hollande seul de répondre à cette question !
Sylvestre d’Almeida
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