Jean-Marie Tjibaou (à droite), et le secrétaire général du FLNKS Yeiwéné Yeiwéné en novembre 1988 à Nouméa
Plusieurs journées de manifestations sont organisées du 1er au 4 mai en Nouvelle-Calédonie pour marquer le vingtième anniversaire de la mort du leader kanak indépendantiste, Jean-Marie Tjibaou.
Elles se dérouleront à Hienghène au nord-est de la Nouvelle-Calédonie, village natal de Jean-Marie Tjibaou, figure charismatique du combat identitaire et politique kanak. Créé pour l’occasion, le comité "Pa Kaavac" attend près de 3.000 personnes pour ces journées, rythmées par des débats, des projections de films, des cérémonies coutumières et des danses traditionnelles.
"L’idée est de faire le point sur le chemin parcouru depuis la période des évènements, les accords de Matignon, puis celui de Nouméa", a expliqué Jean-Philippe Tjibaou, l’un des fils du leader défunt. "Nous défendons les idées pour lesquelles mon père est mort, il y a vingt ans, mais nous voulons aussi dire que l’indépendance, ce n’est pas le paradis. Il y a des choses à construire, des responsabilités à prendre", a-t-il également indiqué.
Jean-Marie Tjibaou a été assassiné à l’âge de 53 ans le 4 mai 1989 à Ouvéa alors qu’il participait à la levée du deuil de 19 militants kanaks, morts lors de l’assaut de la grotte d’Ouvéa, un an plus tôt. Le leader, ainsi que son fidèle lieutenant, Yeiwéné Yeiwéné, a été tué à bout portant par un indépendantiste ultra, Djubelly Wéa, qui refusait la paix des accords de Matignon.
Jean-Marie Tjibaou, ancien prêtre, avait signé ces accords avec le député Jacques Lafleur et le gouvernement français de l’époque dirigé par Michel Rocard. Accords instaurant un rééquilibrage économique et un partage du pouvoir politique entre les communautés. Ils ont été prolongés en 1998 par l’accord de Nouméa, qui a instauré une large autonomie assortie d’un référendum d’autodétermination entre 2014 et 2018.
"Les accords de Matignon sont un repère dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Nous avons ouvert une période de paix et de prospérité dans laquelle nous vivons toujours", a déclaré Marie-Claude Tjibaou, veuve du dirigeant, qui se présente aux élections provinciales du 10 mai prochain, sur une liste d’ouverture.
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