Marc Guerrien
Les campagnes électorales sont par nature propices à la multiplication des promesses catégorielles venant répondre aux sollicitations qui ne manquent pas de se manifester dans pareilles périodes, et auxquelles les responsables politiques se doivent de prêter attention. Le langage de vérité, consistant à dire que toutes les demandes ne pourront pas être satisfaites, et que des choix parfois difficiles devront être faits, n’est en général pas spontanément considéré comme le plus payant d’un point de vue électoral. Pourtant, à l’issue de cinq ans de sarkozysme, et après une dernière campagne de 2007 qui avait été caricaturale de ce point de vue (le candidat UMP multipliant les promesses en direction de tous les publics, annonçant des baisses d’impôts tous azimuts, des nouvelles dépenses dans de nombreux domaines, etc.), on peut penser que les Français auront une exigence de vérité plus forte en 2012.
Dans ce contexte, il est important de proposer une ligne directrice et une vision stratégique pour la France qui ne soit pas noyée dans une multitude de propositions sectorielles, elles-mêmes parfois contradictoires les unes avec les autres. En faisant de la jeunesse sa grande cause nationale, en adoptant une expression politique simple, intelligible et précise, François Hollande a montré son souci de donner cohérence et lisibilité à son projet, de mettre en avant un fil conducteur à partir duquel peuvent s’articuler des propositions programmatiques détaillées.
Dans le domaine de l’enseignement, la recherche du bon équilibre entre l’indispensable exigence de l’accès à l’éducation pour tous et le développement d’une recherche scientifique pleinement inscrite dans le contexte global contemporain s’avère tout à fait essentielle. Elle mérite que l’on s’y attarde car elle peut répondre à deux types d’inquiétudes majeures qui traversent durablement la société française : d’une part le constat d’un certain délitement des liens sociaux classiques, d’une hétérogénéisation et d’une perte de repères communs, qui minent la confiance dans les systèmes de solidarité universels et entretient un climat diffus d’insécurité; d’autre part la crainte d’un déclassement de la France, de son nivellement par le bas dans la mondialisation, de la dégradation des conditions de vie des générations futures, et l’absence de perspectives qui redonneraient foi en l’avenir à moyen et long terme.
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